Un seul pilote défie actuellement Ducati, et c’est le rookie Pedro Acosta, le premier pilote non-Desmosedici à avoir monté sur un podium de Grand Prix depuis avril. Mais qu’en est-il de ces chutes ? Pas de souci, tout cela fait partie du processus. Ils disent que finir premier est essentiel.
Pedro Acosta n’a terminé aucune des deux courses au Grand Prix du Japon.
Cependant, sa vitesse était sensationnelle : pole position samedi, il menait le sprint jusqu’à sa chute, et était sur le point d’attaquer le vainqueur Pecco Bagnaia lorsqu’il a chuté lors du Grand Prix de dimanche.
Le dimanche précédent, en Indonésie, il avait réalisé sa meilleure course jusqu’à présent dans la catégorie reine, mettant la pression sur le vainqueur Jorge Martin tout au long de la course, son rythme n’étant que de cinq centièmes de seconde plus lent que celui de Martin, qui a la meilleure moto sur le terrain et en est à sa quatrième saison dans la catégorie reine.
Le jeune Espagnol de 20 ans est le premier pilote à avoir terminé sur le podium sans la puissance de Ducati depuis le GP des Amériques à COTA en avril. Sans lui, Ducati aurait manqué les treize derniers podiums. Et, sur les 48 positions de podium cette année, seules six ont été occupées par des pilotes non-Ducati, Acosta ayant pris quatre de celles-ci.
Aucun autre pilote sur aucune autre moto ne peut rivaliser avec lui en ce moment, il n’est donc pas surprenant qu’Acosta soit le rookie le plus impressionnant de MotoGP depuis Marc Márquez.
Dimanche à Motegi, le premier pilote non-Ducati à franchir la ligne d’arrivée était le pilote KTM Brad Binder, en sixième position, à 18,5 secondes derrière Bagnaia et à environ huit dixièmes de seconde du rythme.
La vitesse d’Acosta est époustouflante, surtout compte tenu du fait que les rookies font face à plus de défis que jamais auparavant, remontant aux impitoyables 500 deux temps d’il y a un quart de siècle.
Le MotoGP a changé de manière spectaculaire au cours des dix ou vingt dernières années, en particulier pour les nouveaux venus qui doivent apprendre. Il y a moins de tests, moins de pratique et des séances de qualification plus courtes, ainsi que des courses sprint qui ont révolutionné toute la stratégie du week-end de Grand Prix. C’est FP1, puis on se lance dans les courses : pré-qualification lors de la deuxième séance de vendredi, qualification et sprint le samedi, un échauffement de dix minutes le dimanche matin, et enfin la grande course.
Cette structure – FP1 pour nettoyer la piste et FP2 juste avant la qualification – ne laisse aux pilotes et aux équipes aucune occasion d’expérimenter, de modifier quoi que ce soit de significatif, ou même de s’asseoir et de réfléchir pendant quelques instants. C’est une difficulté considérable pour tout le monde, mais surtout pour les nouveaux venus.
Les motos de MotoGP ne sont plus de simples motos ordinaires faisant des choses normales de moto. Elles ne se penchent plus d’avant en arrière dans les virages, les faisant ressembler davantage à des véhicules de Formule 1 à deux roues. Elles incluent également une variété de dispositifs, de boutons et de commutateurs, ainsi que des messages sur le tableau de bord et des calculatrices de pression des pneus.
Dans le même temps, les pilotes doivent prendre en compte l’évitement des courants d’air pour garder leur pneu avant au frais, ou trouver un courant d’air pour augmenter la pression du pneu au-dessus du minimum. Ils doivent penser à verrouiller les roues avant sans tomber, éviter les vides d’air lors des freinages à grande vitesse, être déviés par le flux d’air aérodynamique d’un concurrent, et aux vibrations et bavardages du pneu arrière qui peuvent vous faire trembler les dents jusqu’au dentiste.
Acosta s’élève au-dessus de tout cela, pilotant sa KTM RC16 comme s’il le faisait depuis toute sa vie. La façon dont il manœuvre autour de la machine pour éviter tous ces dangers est incroyable à regarder.
Comment fait-il ? Parce qu’il est un naturel. Tous les meilleurs pilotes de moto ont un ressenti naturel pour leurs motos, un dialogue entre l’homme et la machine. Pouvez-vous entendre ce que votre moto vous incite à faire ?
Selon le champion du monde de MotoGP et de Formule 1 John Surtees, la course automobile consiste à « avoir une conversation entre vous et la machine ». Si vous avez un ressenti naturel pour une machine, vous l’écoutez et elle vous dit ce dont elle a besoin, et vous vous modifiez en conséquence.
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